"Sur les murs" : une saison à découvrir

Forteresses d’Oman, cachots du château d’Angers, désert américain, pierres du Sahara, sites mayas, ou encore caserne dans le Sud de France… On peut se demander ce qui relie ces différents sites, et pourquoi ils en commun de conserver sur leurs roches ou leurs murs des graffitis, ainsi dispersés aux quatre coins du monde.

Au fil du temps, on a également identifié des traces de ce type dans les églises médiévales anglaises ou les prisons françaises au XVIIIème siècle. Existe-t-il une raison universelle qui pousse les femmes et les hommes à graffiter ? C’est à cette question que la saison « Sur les murs » tente de répondre.

Tour de la Lanterne, graffiti de prisonniers 

Les graffitis dans les monuments

L’année 2018 est l’occasion pour le Centre des monuments nationaux (CMN) de magnifier ces traces ancestrales, véritables témoignages à « fleur de pierre » dans ses monuments.

Les graffitis sont présents dans plus de trente des édifices gérés par le CMN, et sont notamment indissociables du parcours de visite dans des sites comme les tours de La Rochelle ou les fortifications d’Aigues-Mortes.

Traces d’un geste spontané, ils instaurent un dialogue à travers le temps et l’espace entre le graffiteur du passé et le visiteur d’aujourd’hui, connectant deux histoires humaines et faisant de la trace un témoignage historique qui a beaucoup à raconter.

Une campagne de relevés et une documentation photographique

Avant de les exposer, il fallait encore mieux comprendre les graffitis. C’est le travail qui a été mené avec les équipes de la Direction de la conservation, des monuments et des collections et du pôle images.

Quatre sites aux corpus très différents – les remparts d’Aigues Mortes, le château de Vincennes, le Panthéon ou le château d’If – ont fait l’objet de relevés précis par des archéologues et de recherches complémentaires dans des archives sur leurs graffitis.

 

Illustration : Relevé de graffiti à Aigues-Mortes

 

Le château d’Angers ou le fort de Montdauphin ont eux été le terrain de reportages photographiques. 

Donjon du château de Vincennes, quatrième étage, graffiti de prisonnier dans l'embrasure de la fenêtre de la cellule n° 36 

9 lieux pour comprendre les graffitis

La saison 2018 "Sur les murs : histoire(s) de graffiti" sera l’occasion de révéler les graffitis.

Des parcours de mise en valeur des graffitis anciens seront proposés notamment au château d’If  à Marseille. Des expositions photographiques se tiendront dans les remparts d’Aigues-Mortes, à l’abbaye de Montmajour ou au château de Pierrefonds, pour rappeler le passage des soldats de la Première Guerre Mondiale. Des visites dans des espaces habituellement fermés au public seront proposées pour découvrir les graffitis, notamment dans les hauteurs du Panthéon.
Un parcours d’art contemporain, faisant écho aux thèmes portés par le graffiti, se déroulera dans les salles du Fort Saint André.
Des créations numériques viendront ponctuer les espaces des tours de La Rochelle. Sur le site archéologique d’Ensérune, c’est une exposition dédiée aux graffites gallo-romains qui permettra de se plonger dans l’histoire ancienne du graffiti. Enfin, le château de Vincennes accueillera une exposition de synthèse. 

3 monuments où interpréter les graffitis

Parmi ces monuments du CMN, trois lieux, le Panthéon, les tours de La Rochelle et le château d’If accueilleront des artistes issus du street art qui interrogeront le lien entre graffiti ancien et graff contemporain.

Madame Moustache posera ses citations poétiques et ses lettres découpées au château d’If, en écho à la programmation Marseille Provence 2018. Lek et Sowat entameront avec leurs dessins et leurs traits caractéristiques un dialogue avec les graffitis des prisonniers anglais des tours de La Rochelle. Et C215, le célèbre pochoiriste, posera des portraits de figures connus ou insolites du Panthéon dans les rues du 5e arrondissement de Paris.

Panthéon, graffiti, bustes d'hommes fumant la pipe 

Un ouvrage de synthèse

Ce travail de recherche, d’analyse et d’expositions est complété par la parution aux Editions du Patrimoine d’un ouvrage décryptant les graffitis, ces marques, dessins, ou simples signatures qui parcourent les murs de nos monuments historiques depuis des siècles et dont la multiplicité des formes intrigue et fascine.

À travers une vingtaine de textes de chercheurs spécialistes du sujet, anthropologues, historiens ou sociologues, réunis pour la première fois sur ce sujet, des entretiens avec des artistes, de nombreuses illustrations, et une trentaine de notices illustrant des sites où les graffitis sont très présents, cet ouvrage interrogera la définition des graffiti, leurs différents sens et leur héritage.

 Abbaye de Montmajour, cloître, graffiti 

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